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Histoire & Patrimoine

Histoire & Patrimoine

Histoire de Bretteville-sur-laize

Les origines 

Grâce aux fouilles entreprises en prévision des constructions dans le quartier du grand Clos, une nécropole antique datée du IVe siècle de notre ère a été mise au jour. Elle se compose de 40 tombes disposées le long d’un chemin menant vers l’église de Quilly.

Des travaux réalisés vers le milieu du XVIIIe siècle pour rénover la nef de l’église avaient permis de découvrir des murs et blocs sculptés sur lesquels étaient représentés Bacchus, le dieu du vin, et Vénus, la déesse de l’amour. Se rencontrant surtout dans les belles villae des riches propriétaires terriens, ce type de bas-relief constitue un indice pour établir quels morts y étaient inhumés et permet de déduire l’existence d’une telle construction sous l’église actuelle de Quilly. 

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Par la suite, leurs descendants ont choisi de se faire inhumer à leur tour non loin du cimetière fondé par leurs ancêtres, probablement auprès de la chapelle chrétienne qu’ils ont aménagée dans la résidence familiale. Au cours des VIe et VIIe siècles de notre ère, un vaste cimetière se développe à proximité de cette chapelle, et accueille entre 5000 et 6000 tombes.

Ces nombreuses sépultures indiquent qu’à la période mérovingienne, ce sont plus de 600 personnes qui, à chaque génération, choisissent de se faire enterrer là, soit la population d’un bourg particulièrement important pour cette période.

Un carrefour sur la Laize 

De chaque côté d’une vallée encaissée, des formations géologiques précambriennes ou cambriennes ont donné naissance à des sols différents propices au développement d’une végétation spécifique. D’un côté, le calcaire jurassique donne un sol argileux accueillant un massif forestier : la forêt de Cinglais. De l’autre côté, la couche de limon recouvrant ces mêmes formations est à l’origine de la plaine cultivée.

La vallée de la Laize, encaissée et humide, était peu favorable à l’établissement de villages. Seul Bretteville-sur-Laize se développe autour de l’ancien gué. La commune est ainsi, depuis le Moyen Age, un passage important sur la Laize entre la plaine de Caen et la forêt de Cinglais. C’est pourquoi la motte de Rouvrou du XIe siècle, entourée de fossés, contrôle et protège l’accès à la seigneurie du Cinglais et qu’un château avec un donjon, aujourd’hui disparu, y prend place au XIIIe siècle. 

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Source : Géoportail

Le chemin Haussé, antique voie romaine située dans la plaine, a permis l’essor du village dont le bourg est, par la suite, devenu le trait d’union entre les cultures de la plaine et les ressources de la vallée.

Une vallée industrielle active  

Au XIXe siècle, la Laize et le ruisseau du Val Clair offrent des conditions favorables pour l’installation et le fonctionnement de moulins. En effet, ceux-ci fournissent l’énergie hydraulique nécessaire, et peu coûteuse, pour faire tourner des machines simples, construites et entretenues localement. Ainsi, en 1836, des ouvriers comme des charpentiers de moulin ou des meuniers à tan œuvrent à côté des tanneurs. Appartenant le plus souvent à des entreprises intégrées, jusqu’à six moulins, dont la période de prospérité s’étend de 1874 à 1885, sont en activité sur le territoire communal et participent à l’économie locale. Au cours du XIXe siècle, ces moulins doivent se reconvertir, à plusieurs reprises pour certains. 

La commune se spécialise tour à tour dans le blé, les écorces, l’huile puis le cuir. Ce dernier fait du bourg un lieu industriel actif et un des centres de tanneries important du Calvados avec ses 27 établissements en 1881. Ainsi, lorsque le moulin du Tesson, dernier moulin à huile, cesse ses activités en 1883, il est converti en une tannerie industrielle rapide au chrome qui ne fermera qu’en 1962.

 

Pour en savoir plus sur les               et                   de la commune.

Les bombardements du bourg  

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors du débarquement en Normandie, les Alliés ne parvenant pas à s’emparer de Caen entreprennent de bombarder la ville ainsi que les villages environnants, afin d’empêcher les troupes allemandes de converger vers le front. La commune de Bretteville-sur-Laize est ainsi durement frappée le 10 juin 1944. A 17h30, la pluie de bombes qui s’abat fait 25 victimes et laisse un bourg ruiné. La population se réfugie alors dans les galeries de la mine de fer de Gouvix avant de s’exiler dans l’Orne ou la Sarthe.

La résistance dont font preuve les Allemands conduit Britanniques et Canadiens à lancer une nouvelle opération le 18 juillet pour effectuer une percée à l’Est et élargir le front dans la plaine de Caen : c’est l’opération Goodwood. Un deuxième bombardement frappe alors la commune.

Le 8 août lors de l’opération Totalize, l’aviation américaine cible de nouveau le village et de nombreux soldats alliés succombent. Le renforcement allemand aux abords de la commune opéré le 10 août déclenche de nouveaux bombardement alliés, c’est pourquoi lorsque les soldats canadiens investissent le village le 11 août, celui-ci n’est plus qu’un vaste champ de ruines.

 

La vie active d’un bourg rural  

Si l’économie locale repose pendant longtemps sur la production agricole et l’industrie du cuir, de plus en plus nombreux sont les ouvriers qui partent travailler dans les usines de la région. Les « métallos » travaillent alors à la Société métallurgique de Normandie (SMN) près de Caen et les femmes à l’usine de boîtes de fromage Leroy à Saint-Pierre-sur-Dives ou chez Moulinex à Falaise. Les Courriers normands sont chargés des déplacements domicile-travail et participent ainsi au renouveau économique local. Enfin, des mineurs se rendent également, jusqu’en 1967, aux mines de Gouvix-Urville pour extraire et griller le minerai de fer destiné à la SMN.

Un village en développement  

A Bretteville-sur-Laize, l’après-guerre est marqué par la nécessité de reconstruire, la reprise économique et le baby-boom, ce qui fait du logement une priorité absolue. La reconstruction du bourg s’effectue entre tradition et modernité. Ainsi, l’utilisation de la pierre de Caen, les volumes et la symétrie empruntent à la maison traditionnelle tandis que la structure et les ouvertures font l’objet d’innovations. La commune reçoit également 20 des 400 maisons offertes par la Suède à la France, et le confort à la scandinave, avec des équipements modernes et fonctionnels, constitue alors une petite révolution. 

Depuis, plusieurs programmes de construction, locatifs ou en accession à la propriété, se sont succédés. Parallèlement, de nouvelles infrastructures (écoles, salle des fêtes, cinéma, stade de football, foyer pour les jeunes…) ont vu le jour pour répondre aux besoins d’une population en croissance, et le tissu associatif a pris un essor considérable. 

Une commune centre  

De nos jours, la commune, par son poids démographique, et les fonctions qu’elle occupe (emplois, équipements et services) joue un rôle d’animation clé pour les territoires de proximité. Elle constitue un pôle relais au sens du           (Schéma de cohérence territoriale) de Caen Normandie Métropole et une commune centre pour le Cingal Suisse Normande.  Son développement doit s’accompagner d’une diversification de l’offre de logements, d’un renforcement de l’offre de services à la population (services publics et offre commerciale) mais aussi du confortement de l’attractivité du centre-bourg.

A ces fins, plusieurs projets sont en cours dans la commune : aménagement du Grand Clos, programme locatif social de la Criquetière, tiers-lieu au sein de l’ancienne Scop Bouchard, rénovation du bâtiment de La poste…

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L'origine du nom de Bretteville-sur-Laize

Dans la Statistique monumentale du Calvados (tome 2, 1850), œuvre collective dirigée par l’historien Arcisse de Caumont, la commune de Bretteville-sur-Laize est désignée ainsi : « Brittevilla, Brettavilla super Lesiam ».

Dans sa Monographie communale de Bretteville-sur-Laize (1887), l’instituteur Pierre Olivier relaie l’hypothèse de certains auteurs de l’époque pour qui le nom de Bretteville signifierait Brevis Villa, petite ville, ou Britonis Villa, ville ou domaine du Breton. Toutefois, il souligne qu’on écrivait autrefois Bretheville, tous les actes remontant à plus de cent ans portant cette orthographe. Ayant constaté que les anciens de la commune prononcent Bertheville, il risque lui-même une hypothèse. Bretteville aurait fait autrefois partie d’une portion de territoire ayant appartenu à une princesse nommée « Berthe », d’où la dénomination de « ville de Berthe », Bertheville, qui aurait donné par déformation Bretheville, puis enfin Bretteville. Une charte obtenue par l’abbaye de Barbery de Henri II, duc de Normandie, qualifiant le domaine de Barbery de Campus Berthoe, le champ de Berthe, confirmerait cette piste.

Selon l’historien Henri Prentout (1912), le nom Bretteville serait apparu pour la première fois dans un texte historique en l’an 1003, à l’occasion du mariage du duc de Normandie Richard II avec Judith de Bretagne. Dans le « dotalitium Judith », Bretteville en Cinglais est désigné comme l’une des parties du domaine ducal garantissant le douaire de la princesse, c’est-à-dire le droit d’usufruit sur ses biens que le duc réservait à son épouse par son mariage dans le cas où elle lui survivrait.

D’après le linguiste français René Lepelley (1999), spécialiste de dialectologie, le nom Bretteville signifie « le domaine rural des Bretons » ; le mot ville désignant un domaine rural et l’adjectif brete signifiant breton, Bretagne. Dans l’Antiquité comme au Moyen Age, la Bretagne désignait l’Angleterre ou encore la Grande-Bretagne. Ce n’est qu’au Vème siècle que l’Armorique commencera à son tour à être nommée « Bretagne », suite à l’installation de populations originaires de Grande-Bretagne fuyant les invasions saxonnes.

Les Vikings qui se sont installés en Normandie au Xème siècle, ne provenaient pas tous de Scandinavie. Certains venaient d’Angleterre où ils avaient établi un royaume précédemment. Lors de leur arrivée sur le continent, ils étaient accompagnés d’Anglais. D’où les Bretteville de Normandie, mais aussi les Anglesqueville ou Englesqueville.

En ancien scandinave, le mot Bretar renvoyait à une même appartenance ethnique. L’appellation médiévale Brettevilla était donc comprise aussi bien des Français que des Scandinaves.

 

Pour en savoir plus : « Noms de lieux de Normandie et des îles anglo-normandes – introduction à la toponymie », René Lepelley, Editions Bonneton, 1999

Ressources historiques

Depuis les années 1990, de nombreuses archives sont numérisées pour faciliter l’accès aux documents et éviter la dégradation des originaux. Les archives anciennes de la commune de Bretteville-sur-Laize ont fait l’objet d’une telle numérisation et sont disponibles aux Archives départementales du Calvados.

D’autres ressources historiques sont consultables en ligne comme :

 

  La bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France  

 

  La bibliothèque numérique du Ministère des Armées 

 

  Le portail national de la connaissance du territoire 

Histoire du blason 

En 1989, la commune de Bretteville-sur-Laize décide de se doter d’armoiries locales afin de disposer d’un emblème officiel. Les attributs choisis sont le léopard emblème de la Normandie, l’arbre symbolisant la forêt de Cinglais et l’eau symbolisant la Laize.

D'argent à l'arbre arraché au naturel adextré d'une tierce alésée ondée d'azur ; au chef de gueules chargé d'un léopard d'or. 

Ainsi rédigé en langage héraldique, ce blasonnement fixe les armoiries de la commune. 

                               

Composé selon les                                      , le blason approuvé est le suivant : 

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Patrimoine à (re)découvrir

Bretteville-sur-Laize possède un patrimoine archéologique et paysager riche. 

Vers 1963, œuvre du sculpteur Pétrus

Ce bas-relief en taille directe en pierre de Chauvigny marbrier, 80x130x15 cm, est la première vente de l’artiste. Achetée en 1963 par l’abbé Félicité pour être disposée au calvaire de Jacob Mesnil, la sculpture est redécouverte en 2007 enfouie sous la végétation. Restaurée, elle est installée dans l’église Notre-Dame. 

Né à Caen en 1943, l’autodidacte Pétrus, de son vrai nom Gérard Anjou, est connu pour ses sculptures créées directement à partir d’un bloc de pierre, en  « taille directe », y compris ses œuvres monumentales. Cet artiste de renommée internationale réalise de nombreuses œuvres, statues, bustes, stèles commémoratives comme celle dédiée au commandant Kieffer à Ouistreham. 

Une page historique

 

Chaque édition du bulletin municipal vous fait découvrir un pan d’histoire de la commune, que ce soit un site emblématique, une date clé dans l’histoire brettevillaise ou l’origine d’une institution locale.

Retrouvez ces dossiers ou anecdotes dans le journal "Vivre à Bretteville-sur-Laize".

 

Bulletins municipaux consultables en version interactive :

   

            Bulletin n°69 de juillet 2024

            Bulletin n°68 de décembre 2023

            Bulletin n°67 de juillet 2023

            Bulletin n°66 de décembre 2022

            Bulletin n°65 de juillet 2022

            Bulletin n°64 de décembre 2021

            Bulletin n°63 de juillet 2021

            Bulletin n°62 de décembre 2020

            Bulletin n°61 de septembre 2020

            Bulletin n°60 de décembre 2019 

            Bulletin n°59 de juillet 2019    

            Bulletin n°58 de décembre 2018   

            Bulletin n°57 de juillet 2018  

            Bulletin n°56 de décembre 2017  

            Bulletin n°55 de juin 2017   

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